Torche à plasma

La torche à plasma est une méthode physique d'analyse chimique servant à doser la quasi-totalité des éléments simultanément.


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La torche à plasma est une méthode physique d'analyse chimique servant à doser la quasi-totalité des éléments simultanément (l'analyse prend quelques minutes, hors préparation). On utilise souvent le terme anglais ICP (inductively coupled plasma).

Principe de la méthode

La méthode consiste à ioniser l'échantillon en l'injectant dans un plasma d'argon, ou quelquefois d'hélium, c'est-à-dire que les atomes de la matière à analyser sont transformés en ions par une sorte de flamme extrêmement chaude : jusqu'à 8 000 K, mais généralement autour de 6 000 K pour les applications géochimiques. Certains appareils sont cependant pourvus d'une option dite «à plasma froid», qui chauffent à plusieurs centaines de K tout de même, donnant la possibilité de l'analyse de molécules organiques qui seraient autrement détruites.

L'échantillon pénètre le plus souvent dans le plasma sous une forme condensée (liquide ou solide), et doit par conséquent subir les changements d'états suivants : fusion (pour les solides), vaporisation, ionisation. L'introduction a lieu au centre du plasma, parallèlement au flux de gaz plasmagène.

L'échantillon doit être introduit dans le plasma sous une forme finement divisée, car les puissances utilisées (généralement inférieures à 2 000 W de puissance incidente) ne permettent pas de traiter des particules de taille supérieure au micromètre durant leur temps de résidence au sein du plasma ; si on veut analyser un solide, il faut par conséquent en premier lieu le transformer en une suspension de fines particules, portées par un courant de gaz plamasgène.

Les torches à plasma HF (haute fréquence), comme celles développées à l'université de Sherbrooke[1], sont couplées à des générateurs pouvant apporter plus de 200 kW, servant à traiter industriellement des kg/h de poudre pour faire de la déposition par plasma, de la sphéroïdisation de poudres, ou la synthèse de poudre nanométrique.

Préparation des échantillons

Dissolution acide (aussi nommée minéralisation par voie humide)

La voie la plus souvent employée a été celle de la dissolution, généralement dans un acide, afin d'analyser la solution. Celle-ci est injectée dans le plasma sous la forme d'un fin aérosol, généré par un système pneumatique (nébuliseur), ultrasonique ou physico-chimique (électrospray).

Les particules les plus fines sont ensuite choisies par des méthodes de ségrégation physiques (centrifugation, impact sur un obstacle, sédimentation) dans une chambre de nébulisation. Il y a peu de temps, certains nébuliseurs dits «à injection directe» ont été développés, donnant la possibilité de la formation de l'aérosol directement au sein du plasma, avec l'avantage d'économiser la partie de l'échantillon autrement perdue dans la chambre de nébulisation et augmentant ainsi le rendement de l'aérosol généré allant au plasma.

Ablation laser

Depuis quelques années, l'ablation laser permet l'échantillonnage direct de solides, avec une bonne résolution spatiale.

Principe

L'aérosol constitué est entraîné du point d'ablation au plasma d'analyse par un flux constant de gaz plasmagène.

Si toute la matière de l'échantillon était éjectée sous forme de vapeur, l'analyseur ICP donnerait des résultats exacts, mais les grandes gouttelettes et les fragments solides (fréquemment des éléments réfractaires) sont perdus en cours de transport, ou ne sont pas entièrement évaporés et ionisés dans l'ICP. Il en résulte des analyses incomplètes, en raison d'un fractionnement insuffisant.
L'ablation laser «indirecte» (ou LINA-Spark AtomizerTM) résout ce problème de fractionnement : l'impulsion laser infrarouge (1 064 nm) est utilisée pour créer un plasma d'argon à la surface de l'échantillon. Presque toute l'énergie de l'impulsion (typiquement 250 mJ) est absorbée dans ce plasma au cours de la durée de l'impulsion (typiquement 8 ns). Pendant sa durée de vie (quelques microsecondes), le plasma évapore du matériau de la surface de l'échantillon. Ces vapeurs se recondensent immédiatement et forment des «clusters» de très petite dimension (510 nm). Ces clusters sont amenés par le gaz porteur dans l'ICP, où ils sont aisément évaporés et ionisés. Après une dizaine d'impulsions, la surface de l'échantillon est bien nettoyée et préparée pour une analyse ICP exacte puisque la composition de cet aérosol correspond précisément à la composition de l'échantillon.

Pour perfectionner l'exactitude de l'analyse, l'instrument sert à balayer l'échantillon sur une surface de 4 mm de diamètre.

Types d'analyseur

Quelle que soit la préparation, les atomes sont ensuite injectés dans l'analyseur, puis détectés. Les deux principales techniques utilisées sont la spectrométrie d'émission optique et la spectrométrie de masse.

Spectrométrie d'émission optique

Spectromètre ICP-ÆS

Pour la spectrométrie d'émission optique, on parle d'ICP-optique, d'ICP-ÆS (ICP atomic emission spectrometry) ou d'ICP-ŒS (ICP optical emission spectrometry).

Dans ce cas, on utilise le fait que les électrons des atomes excités (ionisés), quand ils retournent à l'état essentiel, émettent un photon dont l'énergie (donc la longueur d'onde, voir Constante de Planck) est caractéristique de l'élément. La lumière émise par le plasma est en ce cas analysée par un ou plusieurs monochromateurs, par un réseau polychromateur, ou encore une combinaison des deux.

La lumière émise par l'élément recherché est alors détectée et mesurée, et son intensité comparée à celle émise par le même élément contenu dans un échantillon de concentration connue (étalon, standard en anglais), analysé dans les mêmes conditions (voir Étalonnage).

La sensibilité intrinsèque de la méthode et la présence de très nombreuses raies adjacentes, quelquefois peu ou pas scindées par les mono- et polychromateurs, font que cette technique est appliquée principalement pour l'obtention rapide et précise des compositions en éléments majeurs (concentrations supérieures au pourcentage en poids) des échantillons minéraux.

Spectrométrie de masse

Pour la spectrométrie de masse, on parle d'ICP-MS (ICP mass spectrometry). Cette technique utilise le fait que des ions peuvent être scindés les uns des autres par applications de champs électromagnétiques, selon leur masse atomique, de leur charge électrique et de leur vitesse.

Partant du principe que les ions générés par les plasma d'argon sont généralement ionisés une seule fois, et sous réserve d'adopter soit un système d'analyse peu sensible à la variation d'origine de vitesse, soit de filtrer les ions selon cette vitesse avant l'analyse, il est envisageable de séparer les ions du plasma selon leur seule masse atomique. Quoique plusieurs éléments chimiques puissent avoir la même masse (on parle alors d'isobare), chaque élément possède une composition isotopique, c'est-à-dire une distribution de ses atomes entre plusieurs isotopes, unique. Cette caractéristique sert à s'affranchir des interférences isobariques (c'est-à-dire la superposition à la même masse mesurée des signaux de deux éléments partageant un isobare), et de certifier que le signal mesuré correspond à l'élément recherché.

Les appareils fréquemment utilisés font appel à deux technologies d'analyseurs différentes : le secteur magnétique, et le quadrupôle. Depuis le milieu des années 1990 cependant, et avec l'évolution de la vitesse de l'électronique d'acquisition, sont apparus sur le marché des spectromètres de masse à temps de vol, TOF-ICP-MS (time-of-flight ICP-MS).

Les ICP-MS permettent de doser en routine la majorité des éléments à des concentrations de l'ordre de 1 μg·l-1, soit de l'ordre de la partie par milliard en masse (ou ppb, part per billion). Les dernières générations d'instruments, avec divers systèmes d'augmentation de la sensibilité et de réduction des interférences isobariques liées au gaz plasmagène, sont capables de travailler en routine sur des concentrations de l'ordre de la partie par billion en masse (ppq  : part per quadrillion) [2] dans des matrices simples, comme des éléments en solution diluée.

Dans ce cas, la principale source d'erreur est la préparation, il faut travailler en salle blanche pour espérer doser des traces à de telles teneurs.

Avantages et inconvénients

Les trois grands avantages de la torche à plasma sont :

Les principaux inconvénients :

Les industriels et laboratoires peuvent préférer :

Notes et références

  1. (en) Welcome to Tekna Plasma Systems
  2. On utilise les abréviations anglosaxones des multiples du million (million, billion, trillion, quadrillion, etc. ) car l'abréviation des termes français correspondant (million, milliard, billion, billiard, etc. ) imposerait un effort d'imagination (une troncature simple donnerait chaque sigle deux fois). La suite descendante est donc : ppm (1x10-6 g·g-1), ppb (1x10-9 g·g-1), ppt (1x10-12 g·g-1), ppq (1x10-15 g·g-1).

Annexes

Liens externes

Bibliographie

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