Précipité

En chimie et en métallurgie, un précipité est la formation d'une phase dispersée hétérogène dans une phase majoritaire. La formation d'un précipité est la précipitation.


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  • La morphologie évoque un mécanisme analogue à la précipitation interphase courbe. Dans le même alliage refroidi lentement, à 5 °C/min, ... (source : books.google)

En chimie et en métallurgie, un précipité est la formation d'une phase dispersée hétérogène dans une phase majoritaire. La formation d'un précipité est la précipitation. Le terme est aussi utilisé en biochimie, pour désigner la formation d'un agrégat moléculaire, par exemple d'anticorps, qui sédimente (ou est sédimenté par centrifugation) au fond du tube.

En chimie, cela sert à désigner généralement la formation d'un cristal solide d'un sel dans un liquide. En métallurgie, cela peut en outre désigner la formation d'un cristal de composition donnée au sein d'un alliage. En météorologie, cela sert à désigner la formation de gouttes d'eau ou de cristaux de glace dans l'atmosphère, voir Précipitation.

Approche en chimie

Produit de solubilité

La présence d'un précipité stable résulte d'un équilibre thermodynamique entre la phase liquide (solution) et la phase solide (sel).

Considérons une solution, par exemple une solution aqueuse de chlorure de sodium NaCl (sel de cuisine). Si on met une faible quantité de sel dans l'eau, ce sel se dissout. À partir d'une quantité Cs donnée, qui dépend de la température, le sel ne se dissout plus : la solution est dite «saturée».

Dans le cas où Cs croît avec la température, on peut avoir une dissolution d'un précipité par chauffage qui se reconstituera au refroidissement de la solution. Si C est la concentration de sel, alors :

C < Cs (T)  : le sel est dissous ;
C > Cs (T)  : le sel précipite (saturation).

La précipitation est notée comme une équation chimique :

Na+ + Cl- ↔ (NaCl) cr

où «Na+» et «Cl-» désignent les espèces dissociées (le sel dissous) et «(NaCl) cr» sert à désigner le sel cristallisé. Généralement, on note l'espèce dissoute sans indice, et on place une flèche sous l'espèce cristallisée :

Equation precipitation NaCl.png

Comme pour toute réaction d'équilibre, on peut définir une constante d'équilibre Ks, nommée produit de solubilité :

Ks (T) = [Na+]·[Cl-]
(quand il y a précipitation)

et le potentiel de cette constante pKs :

pKs = - log (Ks)

L'utilisation du Ks est plus générale, car les ions Na+ et Cl- peuvent provenir de plusieurs sels différents. Si les concentrations sont exprimées en fraction molaire, alors dans ce cas précis on a jusqu'à la précipitation

C = [Na+] = [Cl-]

soit

Ks = Cs2

Dans le cas général, on a deux ions Am+ et Bn- qui peuvent former un sel AnBm ; le produit de solubilité s'écrit :

Ks = [A m + ] n·[B n - ] m

Les mécanismes de précipitation

Les diverses utilisations de la précipitation en chimie

La formation d'un précipité peut caractériser la présence d'une espèce en solution en chimie analytique. C'est aussi le moyen de séparer une espèce présente dans un mélange, un ion métallique pour préparer le métal ou une espèce synthétisée à partir du mélange réactionnnel.

Approche en métallurgie

En métallurgie, et en science des matériaux généralement, on s'intéresse à deux phénomènes :

Dans les deux cas, la formation de cette phase hétérogène se fait en deux étapes :

En phase solide, après la croissance des précipités, ces derniers peuvent continuer d'évoluer par coalescence. Enfin, il existe aussi un mode de précipitation spécifique, la décomposition spinodale.

Solidification

Article détaillé : Solidification.

Germination

Dans le cas de la solidification, la germination se fait généralement lors du refroidissement.

Prenons le cas d'un corps pur. Pour une pression P donnée, en dessous d'une température Tf donnée (le point de fusion, dépendant de la pression), seule la phase solide est stable, par conséquent en principe, la température reste stable à Tf (P) le temps que tout le liquide se solidifie (la solidification libère de la chaleur, la chaleur latente de fusion, qui compense la diminution de température).

Dans les faits, on assiste à de la surfusion : les cristaux créés à Tf sont dissous par l'agitation thermique. Il faut que la température baisse suffisamment pour que ces micro-cristaux soient stables ; on peut amorcer la germination en mettant un inoculant (ce sont des grains ou atomes interstitiels amenés volontairement pour accélérer le processus de germination et rendre l'alliage plus résistant et plus dur; on parle aussi d'impuretés (des grains d'une composition différente qui ne fondent pas et qui vont former l'amorce des cristaux) ). Ces impuretés perfectionnent les caractéristiques de l'alliage constitué car elles provoquent une formation plus élevée, et en plusieurs lieux, de germes qui eux donneront naissance aux grains.

Thermodynamiquement, la création d'un cristal libère de l'énergie mais en nécessite aussi du fait de la création d'une interface solide-liquide (tension superficielle)  ; pour que la germination se fasse, il faut que celle-ci soit favorable thermodynamiquement, c'est-à-dire que l'énergie libérée par la mise en ordre des atomes compense la tension superficielle.

Croissance

Précipitation en phase solide

La précipitation en phase solide a lieu au sein d'un alliage. Généralement, on a un métal majoritaire M contenant une quantité minoritaire d'alliage A. Quand la concentration en élément d'alliage A est faible, on a une phase homogène constituée d'une solution solide de A dans M (voir l'article Défaut ponctuel).

Quand la concentration de A dépasse une valeur limite Cs (T), il y a formation de cristaux d'un alliage stœchiométrique, généralement ordonné, de M et de A : MmAa (m et a étant les proportions stœchiométriques). Ce faisant, l'alliage s'appauvri en A, le processus s'arrête par conséquent quand la concentration globale de A dans le M restant est devenue inférieurs à Cs (T). Si A est aussi un métal, MmAa est nommé «intermétallique».

Si on augmente la température et que Cs (T) devient supérieur à la concentration de A dans la phase M, on assiste alors à une dissolution des précipités, toujours en phase solide.

A titre d'exemple, un acier ou une fonte est un alliage de fer contenant une faible proportion de carbone. Dans certaines conditions de température, il peut se former des précipités de carbure Fe3C (cémentite) au sein de l'acier ou de la fonte.

Le phénomène est en fait plus complexe car il y a généralement plusieurs éléments d'alliage qui influencent la stabilité des phases.

Germination

La précipitation en phase solide se fait aussi lors d'un refroidissement lent (une trempe peut empêcher la précipitation).

Dans le cas des alliages d'aluminium, localement, la sursaturation en élément d'alliage provoque une mise en ordre des atomes qui viennent former une zone dite de «Guinier-Preston» ou «zone G-P». Cette zone de Guinier - Preston forme l'amorce de germe : ce n'est pas encore un cristal ordonné. Le mouvement des atomes de l'élément d'alliage a appauvri le mélange localement, et cet appauvrissement est compensé par une migration des atomes, la diffusion. La zone de Guinier-Preston est par conséquent alimentée en atomes d'élément d'alliage, et peut par conséquent se transformer en germe.

Comme dans le cas de la solidification, la tension superficielle fait que la germinationse déroule en dessous de la température de dissolution du précipité.

Croissance

Coalescence

Approche en biochimie / immunochimie

La précipitation de biomolécules, particules ou cellules, leurs agrégats ou leurs complexes avec d'autres composés résulte d'une perte de solubilité et d'une augmentation de masse moléculaire ou pondérale (ex : formation de complexes antigènes/anticorps; agrégation de cellules (=agglutination) ; association de particules et cellules) ). Elle peut aussi résulter d'un changement de la composition du milieu (devenant de polarité opposée aux biomolécules, ou par changement de la force ionique), ou des caractéristiques des biomolécules (perte ou gain de groupes polaires par réaction chimique).

La précipitation entre en jeu dans :

Voir aussi

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