Le papier de tournesol est un papier qui permet de déterminer le pH d'une solution. Il est par conséquent un cas spécifique de papier pH. Le papier tournesol devient rouge au contact d'un acide et bleu au contact d'une base. L'extrait de tournesol, en premier lieu employé comme réactif, fut isolé vers 1300 par l'alchimiste espagnol Arnaud de Villeneuve. L'extrait de poudre de lichen est une découverte des Hollandais au XVIe siècle.

Constituants

Le papier tournesol est enduit d'un mélange de pigments solubles dans l'eau qu'on extrait actuellement le plus fréquemment de certains lichens, surtout l'espèce Roccella tinctoria. Ce mélange porte le numéro CAS 1393-92-6. Le papier utilisé comme support est fréquemment du papier filtre ; ce papier, une fois imprégné de l'extrait de lichen, devient un indicateur de pH (il fait partie des plus anciens), qui sert à détecter les solutions acides : le papier tournesol, en contexte neutre, est de couleur mauve ou lilas^[1]. Il vire du mauve au rouge en contexte acide, et du mauve au bleu en contexte alcalin ou basique : le virage se produit sur une plage de pH comprise entre 4, 5 et 8, 3 (à 25 °C). Cette réaction chromatique est réversible.

L'extrait de lichen contient de 10 à 15 pigments différents (les principaux sont l'Erythroléine (ou Erythrolitmine), l'azolitmine, la spaniolitmine, la leucoorcéine et la leucazolitmine). L'azolitmine, tirée du tournesol, possède quasiment les mêmes propriétés que la poudre de lichen^[2].

Ressources naturelles

Les pigments spécifiques du papier tournesol peuvent être obtenus à partir de différentes espèces de lichens. Au XVIIe siècle, on les tirait de l'espèce Roccella tinctoria (Amérique du Sud), Roccella fuciformis (Angola et Madagascar), Roccella pygmæa (Algérie), Roccella phycopsis, Lecanora tartarea (Norvège, Suède), Variolaria dealbata, Ochrolechia parella, Parmotrema tinctorum et Parmelia. Actuellement, la principale source d'approvisionnement sont les variétés Roccella montagnei (Mozambique) et Dendrographa leucophœa (Californie).

Utilisation

Le papier tournesol sert à tester le pH de certains gaz en l'humidifiant. Le gaz se dissout dans l'eau et la réaction est visible à l'œil nu.

Acides et bases ne sont pas les seules substances à faire réagir le papier tournesol : le chlore gazeux blanchit ce papier ; mais cette réaction est irréversible.

Pour déterminer si une substance a un pH compris entre 4, 5 et 8, 3, il suffit de la déposer sur deux morceaux de papier tournesol, l'un bleu (préalablement mis au contact d'une base), l'autre rouge (préalablement acidifié)  : la couleur de chacun des deux morceaux de papier doit demeurer inchangée.

Les réparateurs en électro-ménager recourent fréquemment au papier tournesol pour déterminer si la garantie est applicable : le réactif sert à détecter des traces d'humidité, révélant que l'utilisateur est en fait responsable de la panne.

Notes et références

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